Témoignage d’Esther et Juan-Emilio Fernandez

Juan Emilio : Très bonne journée, chers frères équipiers. Nous sommes Esther et Juan-Emilio Fernandez, d’Asuncion au Paraguay. Nous avons 28 ans de mariage et 21 ans aux Equipes Notre-Dame. Le Seigneur nous a bénis en nous donnant 4 enfants : Raul 27 ans, Gustavo 24 ans, Juan Diego 22 ans et Ana Elisa 15 ans.

Nous souhaitons vous raconter rapidement notre vie dans le Mouvement et vous partager les fruits que nous avons commencé à récolter grâce à elle. Nous sommes entrés aux Equipes Notre-Dame parce que nous ressentions le besoin et le désir de rencontrer un guide qui nous mène à Dieu, qui nous forme et nous fortifie dans la foi, et qui nous permette ainsi d’être prêts à accomplir notre engagement dans la formation spirituelle de nos enfants.

Nous avons eu la grâce d’intégrer une équipe, Asuncion 1 2, composée d’excellentes personnes avec qui nous avons sympathisé dès les premiers instants et avec qui nous avons forgé durant ces 2 1 années une belle et profonde amitié.

Notre vie dans le Mouvement a été très active, nous sommes passés par une série de services qui nous ont beaucoup aidés à nous attacher aux Equipes Notre-Dame, à les connaître et à les aimer. Nous sommes convaincus que l’entrée aux Equipes a marqué dans nos vies un ‘avant’ et un ‘après’, nous nous sommes sentis entraînés et fortifiés en tant que chrétiens, comme couple et comme famille.

Ce que nous voulons principalement partager avec vous concerne notre engagement de parents à former spirituellement nos enfants puisque nous sommes convaincus que, comme dit le Pape François, « le plus bel héritage que nous pouvons laisser à nos enfants est la foi ».

Petit à petit, dès leur plus jeune âge, nous les avons initiés à la prière, au catéchisme et à la vie de l’Eglise. Cela fait plus de 15 ans que, en famille nous rendons service à notre paroisse en faisant partie de l’Equipe de Liturgie, de la chorale, et les enfants comme enfants de choeur. Nous ressentons beaucoup d’émotion et de joie lorsque nous les voyons dans le choeur, mais surtout grandissant et se fortifiant dans la foi et l’amour de Dieu.

Esther : En 2016, nous avons vécu certains des événements les plus forts de nos vies, qui nous ont marqués et beaucoup rapprochés de Dieu : notre fils aîné Raul Emilio, après avoir terminé son parcours de discernement, a pris la décision d’entrer chez les Capucins pour offrir sa vie au service du Seigneur.

Le 7 février de cette même année, nous sommes partis pour l’accompagner au Couvent des Capucins situé à 200 kilomètres d’Asuncion, ville où nous habitions. Il était heureux, rayonnant et sûr de son choix.

Son regard avait un éclat particulier et il ne pouvait pas s’arrêter de sourire, témoignant d’une grande joie. De notre côté, il nous était impossible de retenir quelques larmes, que nous essayions de sécher rapidement et discrètement.

Sincèrement, cela a été une journée très difficile ; c’était trop dur de penser que cet être si spécial que nous aimions tant ne vivrait désormais plus sous notre toit. Il était notre compagnon et le pilier du foyer en notre absence.

Au bout de 2 heures de route nous sommes arrivés au Couvent, un joli lieu avec de grands jardins où l’on sentait la présence de Dieu. Les frères capucins en charge du lieu nous ont reçus très aimablement et nous nous sommes mis à décharger ses bagages el à l’installer. Nous sommes restés à peu près 2 heures dans ce paradis qui deviendrait le nouveau foyer de notre fils. Et finalement est arrivé le moment le plus dur : nous devions le quitter et rentrer chez nous. Il s’est approché de nous les mains jointes et nous a dit : « Maman, Papa, j’aimerais que vous me donniez votre bénédiction ». Nous la lui avons
donnée avec l’immense amour que nous ressentions pour lui, nous l’avons embrassé très fort et nous sommes partis, à partir de ce moment, nous le laissions entre les mains de Dieu et de notre Mère la Très sainte Marie.

Nous avons commencé le chemin du retour à la maison avec une immense tristesse, laissant une partie de notre coeur dans ce lieu. Pendant plusieurs kilomètres, nous avons gardé le silence, séchant nos larmes qui n’arrêtaient pas de couler ; nous étions tristes et désolés comme les disciples d ‘Emmaüs.

Mais le plus dur a été de ressentir son absence pendant les premiers jours et de ne pas avoir de ses nouvelles, puisqu’il ne pouvait pas communiquer avec nous.

Durant ces jours-là, notre conseiller spirituel le Père Arduino Petris nous a éclairés grâce à une citation de Saint Jean Bosco : « Quand un enfant abandonne ses parents pour suivre sa vocation, Jésus-Christ occupe sa place dans la famille ». Et croyez-nous, c’est ainsi que cela s’est passé : à mesure que les jours passaient, nous prenions davantage de temps de prière, nous allions davantage devant le Saint Sacrement et aux messes en semaine : nous en ressentions un besoin impérieux. C’était comme si Jésus lui-même nous accompagnait sur ce chemin de détachement ; il nous a montré sa proximité, il nous a consolés avec tendresse et surtout il nous a ouvert les yeux pour que nous puissions voir trois vérités : premièrement, que nous étions en train d ‘offrir à Dieu notre plus précieux cadeau, offrant un être très aimé pour qu’il soit son instrument ; deuxièmement, que nous devions respecter avec conviction la décision qu’avait prise Raul d’accepter l’appel ; troisièmement, que nous étions en train de recevoir une immense bénédiction : un de nos enfants allait être prêtre !

Nous avons toujours été conscients que nos enfants sont des dons temporels que Dieu nous a donnés et que leur vie ne nous appartient pas mais lui appartient à lui. Il est celui qui les a vus avant même leur naissance et il avait déjà écrit chacun des jours qu’ils vivraient. Cela nous fait penser à la phrase du livre de Jérémie qui dit : « Avant même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré ». Nous sommes remplis de joie quand nous pensons que ces petites mains qui nous serraient fermement quand il faisait ses premiers pas pourront un jour consacrer et élever le Corps du Christ. Qu’elles pourront bénir, pardonner, soulager et guérir.

Que cette voix que nous avons tant de fois entendu dire « Papa » ou « Maman » pourra prononcer les mêmes phrases que prononça Notre Seigneur Jésus Christ. Que toute sa personne se convertira en lui, pour apporter la joie où il y a la douleur, la lumière où il y a les ténèbres, et la consolation où se trouve la difficulté.

Juan Emilio : Aujourd’hui, huit années se sont écoulées depuis son entrée au Couvent ; actuellement, il est en 3″ »‘e année de Théologie et Philosophie, il a prononcé ses voeux en tant que frère, et si Dieu le permet, il. sera ordonné prêtre dans quelques années.

Nous sommes remplis de fierté et d’émotion lorsque nous voyons notre fils prêcher la Parole de Dieu avec foi et passion, faisant des sermons sur la vocation aux jeunes, allant en mission jusqu’à l’intérieur de notre pays et partageant ses réflexions sur les réseaux sociaux.

Il nous manque beaucoup, mais nous le voyons de plus en plus lui -même et heureux sur le chemin qu’il a choisi e cela nous rend heureux nous aussi, et ce qui est le plus important : Jésus est resté avec nous, a occupé sa place dans notre foyer et cela est notre plus grande grâce. 

Frères équipiers, nous souhaitons vous laisser un message : il est très important de nous occuper de la formation spirituelle de nos enfants, et surtout de rester ouverts et de les accompagner si nous sentons chez eux un éveil à la vocation.

Notre Eglise a besoin de prêtres ! Le louable travail qu’ils réalisent est absolument indispensable.

N’oublions jamais que sans prêtres il n’y a pas d’Eucharistie, ni de pardon des péchés, ni d’accompagnement à tant de personnes qui cherchent cette présence du Christ à leur côté. Soyons conscients que nous devons toujours soutenir nos prêtres, tant les conseillers spirituels que ceux de nos paroisses.

Et si nous nous demandons : d’où viennent les prêtres ? La réponse est que les prêtres viennent principalement des familles où on leur a donné de connaître et appris à aimer Dieu ; et quelle immense bénédiction qu’ils sortent des familles des Equipes Notre-Dame! Ils seront de futurs conseillers spirituels, connaisseurs et convaincus de la grande richesse de notre beau Mouvement.

Esther : Pour tout notre entourage familial et amical, c’est une cause de joie et de fierté que Raul soit en chemin vers la vocation et c’est même un exemple à imiter pour beaucoup d ‘entre eux. C’est avec beaucoup de joie que nous visitons très souvent le Couvent de notre fils, puisque nous y avons maintenant une nouvelle famille, et nous essayons de subvenir autant que nous le pouvons aux besoins de la Congrégation et de faire connaître toutes ses activités, surtout celles qui sont liées à l’appel de nouvelles vocations.

Nous nous sentons très honorés et aimés de Dieu et nous lui rendons grâce et nous le louons, ressentant en notre âme l’extrait du Magnificat qui dit : « Le Puissant fit pour moi des merveilles », parce que sans aucun doute « le Puissant a fait une merveille dans notre famille ».

Merci beaucoup.

Faites grandir les couples dans la foi