Sur le chemin du deuil…
Comment aider ?
Annick et Patrice ERNOULT
Même si notre foi a joué un rôle dans la création d’une association d’aide aux parents en deuil et à leur famille, nous avons choisi la non confessionnalité afin de les rejoindre plus largement.
Apprivoiser l’absence :
Association aconfessionnelle. Groupes d’entraide pour parents en deuil, rencontres pour frères et sœurs en deuil.
Antennes à Paris, Grand Est, Grand Ouest, Grand Sud, Rhône Alpes.
La mort d’un de nos enfants nous a permis de toucher du doigt l’aide inestimable que nous avons reçue de la part de proches, d’amis et parfois aussi de personnes totalement inconnues dont les mots sont venus panser la blessure qui était la nôtre. Vous côtoyez des personnes en deuil et vous vous posez des questions sur la façon de les aider ?
En toute humilité, nous vous confions ce qui a répondu à nos attentes et nous a aidés à reprendre vie et reconstruire.
Vous ne savez pas quoi dire ?
Vous craignez d’être maladroit et de raviver la douleur de l’absence ?
N’hésitez pas à parler de la personne décédée. Rien ne nous a plus aidés que de parler de notre petite fille encore et encore. Nous n’avions pas besoin d’être compris, mais plutôt d’être entendus. Les relectures de sa maladie, les conseils et les injonctions à tourner la page (qui viennent très vite !) ne nous aidaient pas. Par contre, le simple fait de pouvoir entendre nos proches évoquer l’image qu’ils gardaient de notre fille ou simplement en parler, même avec des inconnus, était pour nous un chemin de guérison. Tout comme le partage avec d’autres parents endeuillés. Lorsque le décès a eu lieu par suicide, les tentatives de trouver une explication ou de déculpabiliser la personne en deuil contribuent à renforcer les sentiments d’insuffisance et de culpabilité toujours présents. Une présence silencieuse, bienveillante et complice qui accueille les larmes, toujours prêtes à couler, est parfois la plus apaisante. Accompagner c’est aider l’autre à trouver son chemin, et non lui montrer « le » chemin.
Vous vous demandez ce qu’il convient de faire ?
Les personnes qui ont su nous aider sont celles qui ont continué à nous témoigner chaleureusement leur amitié et leur affection comme auparavant, et celles qui ont osé le faire, sans nous connaître. Celles qui ont pris des initiatives et nous ont invités, intégrés à la vie, en acceptant de courir le risque que nous refusions leurs propositions. Au fil du temps, ces propositions se faisaient plus rares et nous avons été tellement reconnaissants à celles et ceux qui sont restés présents dans la durée. Pendant des années, nous avons reçu de certains proches un courrier, un coup de téléphone, un SMS ou des fleurs aux dates anniversaires et au moment des fêtes de fin d’année toujours si difficiles. Ne cherchez pas à rassurer, à voir des éléments positifs dans ce qui est arrivé ou à donner du sens à la place des personnes endeuillées. Elles ont juste besoin d’être entendues et besoin de temps pour apprivoiser l’absence ! Ce n’est qu’au terme d’un très long cheminement personnel, soutenus par l’écoute bienveillante de notre entourage, que nous avons pu voir du sens émerger de cette souffrance insensée.
La mort d’un de nos enfants nous a permis de toucher du doigt l’aide inestimable que nous avons reçue de la part de proches, d’amis et parfois aussi de personnes totalement inconnues dont les mots sont venus panser la blessure qui était la nôtre. Vous côtoyez des personnes en deuil et vous vous posez des questions sur la façon de les aider ?
En toute humilité, nous vous confions ce qui a répondu à nos attentes et nous a aidés à reprendre vie et reconstruire.
Vous ne savez pas quoi dire ?
Vous craignez d’être maladroit et de raviver la douleur de l’absence ?
N’hésitez pas à parler de la personne décédée. Rien ne nous a plus aidés que de parler de notre petite fille encore et encore. Nous n’avions pas besoin d’être compris, mais plutôt d’être entendus. Les relectures de sa maladie, les conseils et les injonctions à tourner la page (qui viennent très vite !) ne nous aidaient pas. Par contre, le simple fait de pouvoir entendre nos proches évoquer l’image qu’ils gardaient de notre fille ou simplement en parler, même avec des inconnus, était pour nous un chemin de guérison. Tout comme le partage avec d’autres parents endeuillés. Lorsque le décès a eu lieu par suicide, les tentatives de trouver une explication ou de déculpabiliser la personne en deuil contribuent à renforcer les sentiments d’insuffisance et de culpabilité toujours présents. Une présence silencieuse, bienveillante et complice qui accueille les larmes, toujours prêtes à couler, est parfois la plus apaisante. Accompagner c’est aider l’autre à trouver son chemin, et non lui montrer « le » chemin.
Vous vous demandez ce qu’il convient de faire ?
Les personnes qui ont su nous aider sont celles qui ont continué à nous témoigner chaleureusement leur amitié et leur affection comme auparavant, et celles qui ont osé le faire, sans nous connaître. Celles qui ont pris des initiatives et nous ont invités, intégrés à la vie, en acceptant de courir le risque que nous refusions leurs propositions. Au fil du temps, ces propositions se faisaient plus rares et nous avons été tellement reconnaissants à celles et ceux qui sont restés présents dans la durée. Pendant des années, nous avons reçu de certains proches un courrier, un coup de téléphone, un SMS ou des fleurs aux dates anniversaires et au moment des fêtes de fin d’année toujours si difficiles. Ne cherchez pas à rassurer, à voir des éléments positifs dans ce qui est arrivé ou à donner du sens à la place des personnes endeuillées. Elles ont juste besoin d’être entendues et besoin de temps pour apprivoiser l’absence ! Ce n’est qu’au terme d’un très long cheminement personnel, soutenus par l’écoute bienveillante de notre entourage, que nous avons pu voir du sens émerger de cette souffrance insensée.
Comment accompagner dans la foi ?
Certains deuils peuvent être des temps de crise spirituelle. Même les croyants se rebellent contre l’injustice de certaines situations ou contre la mort ! La foi n’est une aide que dans la mesure où les personnes en deuil la partagent… et en parler requiert une certaine prudence. L’espérance ne se transfuse pas et cela nous a mis très en colère d’entendre que « Dieu devait beaucoup nous aimer pour nous avoir envoyé cette épreuve » !… C’est la présence active de la communauté qui est précieuse : proposer le soutien de la prière, rappeler les liens de la communion des saints et les grâces qu’elle obtient, prévenir la personne en deuil qu’une neuvaine de prière est organisée ou qu’une messe sera dite pour son proche. Vous serez au cœur de votre foi en partageant les questions que font naître la mort et l’au-delà, en proposant une écoute renouvelée et patiente, en exprimant concrètement votre amitié et votre solidarité, empreintes de délicatesse et de bienveillance, et, éventuellement, en disant humblement ce qui est, pour vous, une aide dans la foi. La crise sanitaire que nous traversons va profondément modifier l’accompagnement des personnes en deuil que nous rencontrons. Elles qui n’ont pas été présentes au moment du décès de leur proche, qui n’ont pu assister à ses funérailles ou qui ont souffert des restrictions du
nombre de personnes aux célébrations, auront encore plus besoin d’être écoutées et entendues, accueillies avec leur culpabilité et leur colère et soutenues dans l’organisation, en différé, de rituels d’adieu indispensables pour clore l’histoire de la relation et se reconstruire.
Nous sommes invités à la créativité !
Même si notre foi a joué un rôle dans la création d’une association d’aide aux parents en deuil et à leur famille, nous avons choisi la non confessionnalité afin de les rejoindre plus largement.
Apprivoiser l’absence :
Association aconfessionnelle. Groupes d’entraide pour parents en deuil, rencontres pour frères et sœurs en deuil.
Antennes à Paris, Grand Est, Grand Ouest, Grand Sud, Rhône Alpes.
Accompagner des frères touchés par un deuil.
Découvrez ce guide pratique édité par les Equipes Notre-Dame qui vous permettra d’accompagner au mieux des proches endeuillés.
Article paru dans La Lettre des Equipes Notre-Dame n°241 – Avril/Mai 2021
Comment accompagner dans la foi ?
Certains deuils peuvent être des temps de crise spirituelle. Même les croyants se rebellent contre l’injustice de certaines situations ou contre la mort ! La foi n’est une aide que dans la mesure où les personnes en deuil la partagent… et en parler requiert une certaine prudence. L’espérance ne se transfuse pas et cela nous a mis très en colère d’entendre que « Dieu devait beaucoup nous aimer pour nous avoir envoyé cette épreuve » !… C’est la présence active de la communauté qui est précieuse : proposer le soutien de la prière, rappeler les liens de la communion des saints et les grâces qu’elle obtient, prévenir la personne en deuil qu’une neuvaine de prière est organisée ou qu’une messe sera dite pour son proche. Vous serez au cœur de votre foi en partageant les questions que font naître la mort et l’au-delà, en proposant une écoute renouvelée et patiente, en exprimant concrètement votre amitié et votre solidarité, empreintes de délicatesse et de bienveillance, et, éventuellement, en disant humblement ce qui est, pour vous, une aide dans la foi. La crise sanitaire que nous traversons va profondément modifier l’accompagnement des personnes en deuil que nous rencontrons. Elles qui n’ont pas été présentes au moment du décès de leur proche, qui n’ont pu assister à ses funérailles ou qui ont souffert des restrictions du
nombre de personnes aux célébrations, auront encore plus besoin d’être écoutées et entendues, accueillies avec leur culpabilité et leur colère et soutenues dans l’organisation, en différé, de rituels d’adieu indispensables pour clore l’histoire de la relation et se reconstruire.
Nous sommes invités à la créativité !
Article paru dans La Lettre des Equipes Notre-Dame n°241 – Avril/Mai 2021
Accompagner des frères touchés par un deuil.
Découvrez ce guide pratique édité par les Equipes Notre-Dame qui vous permettra d’accompagner au mieux des proches endeuillés.